« Petits et gros cochons » (Pigs, Yurodivy, Nesseria, Sofy Major, Euglena, Wardhill, PlĂšvre – Usine, 25 oct.)

DSCN0332Drone to the bone est une association qui organise des concerts depuis 6 ans – post-hardcore ou affiliĂ© en gĂ©nĂ©ral mais aussi de la musique plus expĂ©rimentale de temps Ă  autre – dans des salles genĂ©voises comme l’Ecurie ou l’Usine. On leur doit  notamment les concerts de Death Engine ou Retox, pour ne citer que quelques exemples rĂ©cents mĂ©morables. 6 ans, une occasion comme une autre de faire la fĂȘte autour d’un monstre concert ce soir-lĂ .

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Yurodivy

Yurodivy est une jeune formation de Strasbourg (deux ans d’existence), qui joue un post-hardcore sombre. Comme beaucoup d’autres groupes, seulement, ils ont la trĂšs bonne idĂ©e d’insĂ©rer des passages noise bien dissonants dans leur musique. Avec en plus un son efficace et pas saturĂ© d’effets.

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PlĂšvre creuse une veine similaire mais oĂč l’aspect violent et chaotique est beaucoup plus marquĂ©. Le groupe dĂ©verse sa lave sonique sur le public, qui Ă©tait dĂ©jĂ  pas trop exitĂ© mais lĂ  parait carrĂ©ment assommĂ©.

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PlĂšvre

Avec Nesseria, on retrouve le cĂŽtĂ© plus dynamique du hardcore. La voix est Ă©galement proche du grind-core, mais  le groupe balance des parties ultra-rapides, des parties down-tempo ou post-hardcore, ça pioche un peu partout et c’est vraiment bien foutu.

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Nesseria

Les deux groupes qui suivent prouvent bien que voir un groupe sur scĂšne est complĂštement diffĂ©rent de l’Ă©couter sur disque. Personnellement, je n’aurais pas forcĂ©ment Ă©tĂ© client Ă  priori du stoner de Wardhill. Par contre, voir la passion et l’Ă©nergie qu’ils dĂ©gagent sur scĂšne est vraiment gĂ©nial.

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Wardhill

MĂȘme chose pour les russes d’Euglena et leur black/grind, avec lesquels la pression monte d’un cran, pour un coup de pied au cul total. LĂ  aussi, on sent que les gars sont les premiers fans de leur musique et qu’ils sont trop contents d’ĂȘtre sur scĂšne.  Ca bouge, ça blague, ça interragit avec le public. Et au final, le groupe transmet quelque chose d’assez positif. PlutĂŽt marrant pour un groupe qui fait une musique aussi sombre…

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Euglena

Pas si facile de passer aprĂšs la tornade russe, mais Sofy major n’est pas un groupe Ă  se dĂ©monter facilement. A vrai dire, ils ont mĂȘme un cĂŽtĂ© assez monolithique. On s’embarasse pas trop de breaks et de variations, ça file droit, c’est puissant et linĂ©aire.

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Sofy major

Pour ĂȘtre honnĂȘte, j’Ă©tais surtout venu pour Pigs, appĂątĂ© par la prĂ©sence de Dave Curran, basse d’Unsane, ici au chant et Ă  la guitare. Sur disque, on retrouve le cĂŽtĂ© bien lourdingue d’Unsane mais avec une dimension mĂ©lodique plus marquĂ©e. Quelque part, ce concert, c’Ă©tait deux gĂ©nĂ©rations qui se rencontraient et je me demandais quelle impression Pigs ferait, aprĂšs des groupes plus « modernes »…

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DĂšs les premiĂšres notes, on sent qu’on a pas affaire Ă  n’importe qui. Tout sonne et est ultra en place. Comme sur disque, le son te colle au plafond et tu n’arrives plus Ă  redescendre. Dave Curran est une boule de nerfs, cool avec le public, mais tendu et affĂ»tĂ©. Le batteur m’a particuliĂšrement impressionnĂ© (ex-Hell no, un vieux groupes New-Yorkais, copains de Born Against si je me rappelle bien).  Il frappe tout ce qui doit ĂȘtre frappĂ©, tricote le charlet juste ce qu’il faut. Y’a rien de mieux Ă  regarder qu’un bon batteur!

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Ce qui est bizarre, c’est que la salle s’est un peu vidĂ©e au fil du concert. C’est un peu con vu la qualitĂ© des groupes qui jouent… Parfois, ça donne l’impression que c’est le creux de la vague pour ce genre de musique… ou la fin… ? Remarque, j’ai vu Unsane une fois, au Confort moderne Ă  Poitiers, il y a peut-ĂȘtre 15 ou 20 ans et c’Ă©tait Ă  peu prĂšs dans les mĂȘmes conditions. Alors… alors, longue vie Ă  Drone to the bone.

http://dronetothebone.tumblr.com/

http://music.solarflarerds.com/album/you-ruin-everything

http://www.yurodivy.net/

https://nesseria.bandcamp.com/

https://euglenaband.bandcamp.com/

https://plvre.bandcamp.com/

http://wardhill.bandcamp.com/

http://www.sofymajor.com/

« Plein de nostalgie et d’idĂ©es stupides » (Gondoliers – Urgence disks, 16 octobre)

affichePetite transe de fin d’aprem’, avec Gondoliers. Guitare/Synthes, batterie, chant. Il en faudrait pas beaucoup plus pour remplir  Urgence disks. Le groupe propose un set de post-punk intense et hantĂ©, des mĂ©lodies ludiques au synthĂ© qui se mĂšlent aux riffs distordus de la gratte.

DSCN0169J’ai trouvĂ© qu’ils avaient ce truc d’arriver, avec des recettes bien connues, plutĂŽt basiques, Ă  produire quelque chose de percutant, de rĂ©el. Presque d’ incarner l’esprit mĂȘme du punk-rock, avec trois bouts de ficelles. C’est con, mais ce sont souvent des groupes amĂ©ricains qui me font cette impression…La diffĂ©rence peut-ĂȘtre entre un groupe qui essaye de faire de l’effet et celui qui veut juste jouer sa musique le plus intensĂ©ment possible, lĂ , maintenant. Il n’y avait qu’Ă  voir le batteur, la tĂȘte renversĂ©e, la bouche ouverte et les yeux clos, taper comme un dĂ©cĂ©rĂ©brĂ© sur ses deux cymbales…

DSCN0171Faut dire que le lieu est particulier, aussi. Urgence Disks, c’est vraiment un endroit minuscule mais en mĂȘme temps, le groupe ne bĂ©nĂ©ficie d’aucun artifice pour faire de l’effet. Pas de scĂšne, Ă  peine de lumiĂšres, sono minimale. Du son brut, pas de triche, et ça le fait. D’une façon qui ne pourrait pas se passer dans une salle avec de plus gros moyens…

Surtout que le groupe sait mĂ©nager ses effets et garder  le meilleur pour la fin : un chouette morceau, avec une montĂ©e en intensitĂ© un peu plus forte que les autres, et le guitariste qui passe de maniĂšre impressionante de sa guitare dont il tire des accords grinçants et aux parties synthĂ©s jouĂ©es quasiment en mĂȘme temps.

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Fight for la bonne bouffe veg de l’Usine

DrĂŽle de nom, Gondoliers, sinon. Mais quand on y pense, ce n’est peut-ĂȘtre que justice qu’aprĂšs des dĂ©cennies de suprĂ©matie culturelle amĂ©ricaine, ce soit la vieille Europe qui inspire l’imaginaire des punks. J’attends les groupes qui s’appelleront dolmen, arc de Triomphe ou Tour de pise !