
Ce EP auto-produit, au titre et Ă la pochette plutĂŽt fun, est sorti en septembre 2017. Câest lâacte de naissance dâun groupe lyonnais relativement rĂ©cent, par ailleurs dĂ©jĂ apprĂ©ciĂ© en live.
Le premier morceau, « Triple coup de force », a le riff de guitare Ă©pique et brandi bien haut sur une batterie binaire. Terrain math-rock, puissant et joueur, dans le sillon de Marvin. Sans tomber dans un dĂ©lire synthĂ©tique K-2000 ou en faire des tonnes. Disco boule prĂ©fĂšre les montĂ©es en puissance hypnotiques et les riffs tranchants, les guitares lancĂ©es Ă plein gaz qui se frĂŽlent, se frottent et font des Ă©tincelles . « Banana » est du mĂȘme tonneau, peut-ĂȘtre un peu plus grinçant, et confirme cette impression. De mĂȘme que lâexpĂ©ditif « Transit dominical » et sa batterie survitaminĂ©e.
Mais attention. Le dernier morceau de ce petit disque, « Boulangerie », ralentit le tempo et vient crĂ©er la surprise. Avec sa rythmique ample, toutes cymbales dehors, et sa mĂ©lodie Ă©mo, ce titre rappelle les belles annĂ©es du DC-core â bon, le punk-rock tel quâil Ă©tait pratiquĂ© Ă Washington dans les 90s et principalement sorti sur le label Dischord, hein – et pourrait bien faire chavirer plus dâun coeur dâĂ©mo-rocker. Les grands Lungfish ne sont pas loin.
Ce joli morceau se distingue mais câest peut-ĂȘtre juste une affaire de perspective. Il donne en tous cas une touche dâoriginalitĂ© Ă un disque dĂ©jĂ bien vibrant et dont lâĂ©coute est vivement conseillĂ©e. Et toi, quâest-ce que tâen penses ?
>>>>>>>>>> DISCO BOULE

Hollywoodfun downstairs, c’est un duo nĂ©o-zĂ©landais et si il y a des fanatiques, c’est bien eux. Des tournĂ©es comme des forcenĂ©s – c’est quand mĂȘme leur deuxiĂšme passage Ă GenĂšve dans l’annĂ©e et ils ont d’ailleurs perdu un bassiste dans le bataille -, une musique sans rĂ©pit et un dernier album sorti chez les polonais d’Antena krzyku (super label). Preuve s’il en fallait que le rĂ©seau DIY 2.0 fonctionne.
Faut au moins venir de l’autre cĂŽtĂ© de la terre pour jouer la musique qu’ils font. Effectivement il y a un cĂŽtĂ© garage dans la rĂ©verb et cette voix nasillarde mais passĂ© Ă la moulinette de rythmiques effrĂ©nĂ©es qui lui donne parfois des airs de hardcore hurlĂ© – screamo pour les intimes.
Une sorte d’accouplement contre-nature entre les Buzzcocks et Lightning bolt (ouille !), ou quelque chose comme ça. Une musique qui peut ĂȘtre fun mais aussi assez malsaine et stressante. Entre nĂ©vrose et psychose, mon coeur balance.
Leur hardcore « moderne » convoque tout ce qui butte, qui latte et qui tabasse. La voix gueulĂ©e est au final assez linĂ©aire mais, bon dieu, c’est en-dessous que ça se passe. Une basse de plomb en fusion – jouĂ©e au doigts -, des riffs de tueurs Ă la guitare mais parsemĂ©s de dĂ©constructions noise aux petits oignons et surtout, surtout, une batterie dĂ©mentielle qui sonnait comme c’est pas possible. Un rĂ©gal pour les yeux et les oreilles.





L’ombre des 400 couverts semble planer sur l’endroit. Le squatt grenoblois a Ă©tĂ© Ă la fois un lieu militant et de propositions pluri-disciplinaires pendant des annĂ©es et est un peu un modĂšle pour ce genre d’initiative.


Pour nous, ce fĂ»t un excellent concert. Contents de jouer dans un endroit comme ça, plein d’Ă©nergie et d’envie de faire les choses autrement.














