Top 10 2017 discipline

logo.jpgFaire des rĂ©tropectives ça peut ĂȘtre prĂ©tentieux, ou ennuyeux quand elles se ressemblent toutes. Ca peut aussi ĂȘtre un moyen marrant de partager ce qui a marquĂ© une pĂ©riode et j’ai donc demandĂ© Ă  des gens divers de me faire leur plus ou moins Top 5 ou 10 musique ou tout ce qu’ils ou elles voulaient de 2017. Des gens qui jouent dans des groupes ou font des labels ou des gens qui aiment la musique tout simplement et qui sont aussi importants.  Ejecte la jet-secte. Atomise le show-bizz. Un certain nombre – comme Olive Lowlight – s’est emparĂ© de la proposition pour produire quelque chose de plus personnel et dĂ©veloppĂ© que ce que j’imaginais. Tous ces textes seront publiĂ©s rapidement dans les jours Ă  venir.

 

alaincoeur1- Converge – The Dusk in us 2 – Celeste – InfidĂšle(s) 3 – Shizune – CHEAT DEATH, LIVE DEAD! 4 – At the Drive In – in‱ter a‱li‱a 5 – Nesseria – Cette Ă©rosion de nous-mĂȘme

anneauxanne

1- Nick Cave & the Bad Seeds album « Skeleton Tree » & concert inoubliable, fort en Ă©motions 2- Group A Ă  Cave 12. 3- Sloks & Nurse Ă  la Spirale 4- Frustration : trop frustrant de choisir qu’un album ! 5 – Jessica 93 « Guilty Species » 6 – Lovataraxx : mon « coup de synth » de l’annĂ©e 7 – Lydia Lunch «13:13 » 8 – Marquis de Sade « Rue de Siam » 9 – Chris & Cosey « Love & Lust » ( anciens membres de Throbbing Gristle ) 10 – Martin Dupont « Hot Paradox »

boyben

1- Unsane – sterilize 2-Unsane – live @ l’Ă©picerie moderne 3-Shellac – live @ la belle electrique 4-At the drive in – interalia 5-At the drive in – live @ les docks 6- Equipe de foot – live @ brise glace 7- Off models – live @ le poulpe 8-Grand Terminal – live @ le poulpe 9- shizune – CHEAT DEATH, LIVE DEAD! 10- Celeste – infidĂšle(s)

buddy

combat1 Famara beach Lanzarote (place) 2 Swampland Recording Studio in Toulouse (place) 3 The Gories Live at Festival Beat in July (live) 4 La Spirale Annecy (place) 5 Choke Chains “Android Sex Worker” (album) 6 Cut “ Second Skin” (album) 7 Weird Omen “Breakfast Before Chaos” (album)
8 Blade Runner 2049 (movie) 9 Bill Viola – Istallationen – Deichtor Hallen Hamburg (exhibition) 10 Yan Manook “Les temps Sauvages” (book)

David Chloe

finger

1) Live : Boy Harsher + Krogshoy @ Le Ciel/Grenoble 2) Live : Autechre @ Le Sucre/Lyon 3) Live : BĂ©gayer @ MTK/Grenoble 4) Live : Moor Mother + Lynhood @ Le PĂ©riscope/Lyon 5) Live : Le Chemin de la Honte @ Freakshow Festival/Gigors 6) Festival : B-Face – Varces 7) Album : « FF061116 » – Housewives (Rocket Recordings) 8) EP : « Summer Came Early » – Exploded View (Sacred Bones Records) 9) Emission Radio : Never Been – Radio Campus Grenoble 10) Playlists : Bar A L’Ouest – Grenoble

+ IndĂ©modables : – Album : « Comme Ă  la Radio » – Brigitte Fontaine (1972) – Album : « Remain in Light » – Talking Heads (1980) – Live Clip : « Another Part of Me » – Michael Jackson (rĂ©al. P.T. Kelly – 1988) – Clip : « California » – MylĂšne Farmer (rĂ©al. Abel Ferrara – 1996)

+ Des gens bien : – Social Workers(St-É) – Les EvadĂ©es(Lyon) – Wine & Noise(Lyon) – L’Accueil Froid/Nuke(Amiens) – Les Briques du NĂ©ant(Lyon) – En Veux-Tu? En V’lĂ (Paris) – Parquet Sonore(Gre) – Maquillage & CrustacĂ©s(St-É) – Atypeek Music(Lyon) – L’Echo Records(Paris) – SK Records(Lyon)

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Album 2017: Korto s/t Pochette de disque 2017: Slift Concert 2017: Cannibale @ Le Poulpe le 27 novembre Instant inattendu & magique 2017: Anton Newcombe + The Liminanas « Istanbul is sleepy » @ Ostara Festival le 25 mai Come back 2017: Festival Les Rockailles 23 & 24 juin Chanson Punk / Rock 2017: « Mort Aux Cons » Tagada Jones Livre 2017: The Young Gods / document Film 2017: Diesel
RĂ©novation 2017: Le Poulpe 2.0 le 30 septembre Disparition 2017: Le Moderne Bar & sa lĂ©gendaire FĂȘte de la Musique le 21 juin

kickboxers

Converge – the dusk in us / Igorrr – savage sinusoid / Benighted – necrobreed / Code Orange – forever / Propagandhi – victory lap / Celeste – infidele(s) / Yann tiersen – eusa / Lysistrata – the thread / TouchĂ© amorĂ© – stage four / Twin Peaks – Music From The Limited Event Series -Bang bang bar-

Live 2017: Code Orange Ă  PTR Usine GenĂšve le 19.06.2017 (la claque de l’annĂ©e pour moi !)

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Top 5 album: 1- Unsane – Sterilized 2– L’Effondras – Les Flavescences 3- Gros Oiseau – Zonzon 4- Raoul Vignal – The Silver Veil 5- Metz – Strange Peace

Top 10 morceaux : 1er Aquaserge – Tintin on est bien mon Loulou 2- Gros Oiseau – Plainpalais 3- Kendrick Lamar – DNA 4- Metz – Mess of Wire 5- Saint Sadrill – We gave you a smile 6- Blind Butcher – Alles macht weiter 7- Hoboken Division – Boilin’ Up 8- Slift – Space is the Key 9- Autisti – The Dower 10- Brice et sa Pute – Suis-je assez pauvre?

Top 5 concerts: 1- Ni – Festival l’Abeille Beugle 2- Unsane – L’Epicerie Moderne 3- Saint-Sadrill – Festival l’Abeille Beugle 4- the Ex – L’Epicerie Moderne 5- FrĂ nçois eta Bosmendieta – Catach Festival

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Concerts: – Russian circle – La jungle Groupes – Mamale hand (L’album « Floa » le plus Ă©coutĂ© en 2017) – Lysistrata (L’album « Pale Blue Skin » le plus Ă©coutĂ© en 2017) – Get your gun (L’album « The Worrying Kind » le plus Ă©coutĂ© en 2017) – Poly-math (L’album « Reptiles » le plus Ă©coutĂ© en 2017) – Tigran Hamasyan (L’album « Mockroot » le plus Ă©coutĂ© en 2017) – Adriano Celentano (hĂ©hĂ©) Salle de concert – L’ebulition Ă  Bulle Serie – The handmaid’s tales

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1- Scul Hazzards « Epitaph ; reset » LP ( Ă  sortir sur Rejuvenation records) 2- Meat wave « The incessant » LP 3-  L’Effondras, « Les flavescences » LP 4- Unsane, « Sterilize » LP 5- « Shattered, flattered and covered – A Tribute to Unsane » 2xLP 6- Les Tanneries de Rumilly 7- Jouer avec Nurse au Bistro des Tilleuls 8- Interviewer Arnold de The Ex 9- Webzine Perte & Fracas 10- AShape@Poulpe, Satan@Poulpe, Kunz+Raketkanon@Usine, Zu@Brise-Glace, Speed Jesus@Bellecombe en Bauges, Kurt@Usine, Shellac@Belle Ă©lectrique, New Bomb Turks@Ayers rock boat, Enablers@Transbordeur, Don vito@Cave12, Sloks@Spirale, Unsane@Epicerie moderne

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1- Mastodon, Emperor Of Sand (album) 2- Carcass, concert au Sylak Open Air le 6/07/2017 3- Suffocation, concert au Sylak Open Air le 5/07/2017) 4- Steven Wilson, To The Bone (album) 5- Mastodon, Cold Dark Place (ep)

 

Disco boule : interview

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Trio guitare/guitare/batterie en provenance de Lyon, Disco boule a sorti un bien chouette EP dont ils firent la dĂ©monstration Ă©lectrisante Ă  la Brasserie pirate il y a quelques temps. L’occasion de prendre contact et de leur poser quelques questions pour mieux les connaĂźtre.

Bonjour Disco boule, vous existez depuis peu et on ne vous connaßt pas trop, pourriez-vous présenter le groupe ?

Salut Rad-Yaute ! Alors Disco Boule est un trio instrumental qui oscille entre rock, noise et math-rock. Le groupe s’est formĂ© en Septembre 2015 sur Lyon avec Lucas Ă  la batterie et Brice et Julien aux guitares.

Un an plus tard, Julien a dĂ©cidĂ© de partir et GaĂ«tan est arrivĂ© pour le remplacer. Il a fallu un petit temps d’ajustement mais ça fait maintenant 8-9 mois que les choses sont bien lancĂ©es avec pas mal de concerts effectuĂ©s (notamment une tournĂ©e en Octobre).

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Qu’avez-vous pensĂ© de votre concert Ă  la Brasserie pirate ?

C’était un concert de reprise pour nous (5 mois sans jouer) et ça s’est plutĂŽt bien passé ! Les gens Ă©taient motivĂ©s, le lieu intĂ©ressant malgrĂ© les soucis rĂ©currents avec le voisinage. On a en plus partagĂ© la scĂšne avec les amis de Don Aman donc c’était bien cool !

Vous venez d’enregistrer un EP, pourriez-vous nous en parler ?

Il s’agit d’un EP 4 titres qui se nomme « SoirĂ©e Mondaine » et qui a Ă©tĂ© enregistrĂ© en collaboration avec Florent Bobet, ingĂ©-son sur Paris qui joue notamment avec Lucas au sein du groupe Dinno.

Le but premier Ă©tait d’enregistrer assez vite quelques morceaux. Donc le rendu est trĂšs brut, assez direct et efficace ce qui correspond bien Ă  la pĂ©riode oĂč on l’a fait. Concernant l’artwork, il a Ă©tĂ© fait par un autre pote connu sous le patronyme d’InniPukin et qui restitue parfaitement bien l’esprit de l’EP.

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Votre musique est parfois qualifiĂ©e de « math-rock ». Certains groupes dans ce style font aujourd’hui une musique trĂšs rĂ©fĂ©rencĂ©e, empruntant et jouant avec les genres, souvent avec pas mal de distance et d’ironie. Pensez-vous que le math-rock est une musique parodique ?

On ne pense pas que le math-rock soit une musique parodique. Mais comme tout style qui s’est dĂ©veloppĂ©, beaucoup de groupes se sont engouffrĂ©s dans la brĂšche, pour le meilleur et pour le pire. Il y a forcĂ©ment du recul Ă  prendre sur toute cette boulimie et, chez certains, il s’agit entre autre de jouer sur l’autodĂ©rision. Nous concernant, s’il est vrai qu’on qualifie notre musique de math-rock, c’est simplement qu’on a bien du mal Ă  se donner une Ă©tiquette ! On est loin quand mĂȘme des groupes comme Battles ou Don Caballero.

Etre instrumental, est-ce un choix ?

ComplĂštement ! Le projet est venu avec Brice qui voulait monter un duo guitare/batterie instrumental. Ce choix convenait Ă©galement trĂšs bien Ă  Lucas et les choses se sont lancĂ©es ainsi. De toute maniĂšre, aucun d’entre nous ne sait chanter donc la question est vite rĂ©glĂ©e !

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Pouvez-vous citer un artiste ou groupe que vous adorez et qui pourtant est trÚs éloigné de votre musique ?

La musique Gabber de la fin des annĂ©es 90, Michel Polnareff, Anton Dvoƙák, Meshuggah 
 A vous de trouver qui a citĂ© qui


Avez-vous des projets parallÚles ?

Seul Lucas a des projets en parallùle. Tout d’abord un projet techno à 2 batteries sur Paris, sans nom pour le moment. Et ensuite Dinno, groupe de pop qui devrait bientît sortir un disque.

Avez-vous l’impression de faire partie d’une scùne à Lyon ? Y a-t-il des groupes dont vous vous sentez proches et dont vous voudriez nous parler ?

MĂȘme si le terme est toujours un peu communautaire, il y a en effet une scĂšne noise trĂšs vivante sur Lyon et on y retrouve forcĂ©ment des attaches. On peut citer des groupes comme Monotrophy, Tombouctou, Boucan avec qui on a partagĂ© quelques concerts et qui font du trĂšs bon son. Mais il y en a plein d’autres encore.

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Plus gĂ©nĂ©ralement, quels sont les groupes ou artistes que vous nous conseilleriez d’écouter ?

Il y a trop de choses Ă  conseiller ! A la volĂ©e, on peut citer le dernier disque de James Holden, La Colonie de Vacances et chacun de ses groupes, Lysistrata, Converge etc
.

Quelle est votre vision de l’éthique de la musique ? Vous sentez-vous proches des idĂ©aux d’indĂ©pendance et de conscience politique parfois pronĂ©s dans le punk, par exemple ?

Avec Disco Boule, il n’y a pas de message politique vĂ©hiculĂ©. On est plus dans la lĂ©gĂšretĂ© (il n’y a qu’à voir nos titres de morceaux). Puis sans chant, difficile de faire passer un message.

Par contre, oui on est en plein dans la sphĂšre indĂ©pendante, que se soit dĂ©jĂ  par rapport Ă  la musique de niche que l’on joue mais aussi parce que c’est ce que l’on aime. On est 2 Ă  organiser des concerts DIY dans le groupe et les valeurs d’indĂ©pendances font partie de tout ça, entre passion, dĂ©brouillardise et entraide.

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Est-ce que vous lisez sur la musique ? Quels fanzines, magazines ou webzines par exemples ? Est-ce que vous trouvez ça intéressant ?

Beaucoup. Principalement via les webzines (W-fenec, New Noise, Mowno, Metalorgie, Perte et Fracas, etc 
) sur quasiment tout (dĂ©couverte, actu, report de concerts, interviews, 
). C’est toujours intĂ©ressant pour confronter les avis, les opinions, dĂ©couvrir de nouvelles choses et suivre l’actu du show-business !

Quels sont les projets de Disco boule ?

Pour le moment, il s’agit de faire des concerts dĂšs que l’on peut. On a 2 dates en janvier (sur Chalon sur SaĂŽne et Lyon) ainsi qu’une tournĂ©e pour Mai en prĂ©vision. Avis aux amateurs et programmateurs !

Merci beaucoup !

Merci Ă  toi et Ă  tes lecteurs !

>>>>>>>>>> DISCO BOULE

« Trois anti-Johnny »

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Il a fini par mourir en dĂ©cembre, le plus grand rocker français. Tout du moins rocker Ă  ses dĂ©buts, parce qu’ensuite c’est devenu de la variĂ©toche. Mais on ne pourra pas lui enlever le fait qu’il fĂ»t un pionnier du rock’n’roll en France, genre musical tellement moquĂ© par des gens tels que Boris Vian, Gainsbourg, Henri Salvador ou Jean Yanne.

Le problĂšme : des vrais rockers il en est mort en 2017, et personne n’en a vraiment parlĂ©. Donc voici mon Top 3 des rockers morts en 2017, et devinez quoi : pas un seul ne s’appelle Johnny


3 – Grant Hart : batteur/chanteur de HĂŒsker DĂŒ, puis chanteur/guitariste de Nova Mob, avant d’entamer une carriĂšre solo. Des membres de HĂŒsker DĂŒ j’ai toujours prĂ©fĂ©rĂ© suivre Bob Mould, mĂȘme si tout n’est pas bien, mĂȘme si je considĂšre que c’est Ă  cause de lui qu’on a eu droit aux Foo Fighters. Hé ! Les fans des Foo Fighters, Ă©coutez HĂŒsker DĂŒ, Bob Mould et Grant Hart, vous jetterez toute votre discographies des Foo Fighters aprĂšs ça. Je leur rĂ©pĂšte assez souvent Ă  ces con(ne)s mais je prĂȘche dans le vent. Peux pas leur en vouloir, car malgrĂ© les conseils enthousiastes desdits fans je n’écoute jamais les Foo Fighters. Putain, j’ai jamais autant parlĂ© des Foo Fighters !

Grant Hart a Ă©crit et chantĂ© une de mes chansons favorites de HĂŒsker DĂŒÂ : « Girl Who Lives on Heaven Hill » sur l’album New Day Rising. Ecoutez et jetez vos disques de l’autre batteur devenu guitariste/chanteur… Ecoutez Nova Mob aussi, je suis passĂ© Ă  cĂŽtĂ©, bien fait pour moi.

2 – Mike Hudson : What’s This Shit Called LoOOOve ? hurlait-il.

Ca m’a tout de suite parlĂ©. Et puis l’autre titre : « Streets Where Nobody Lives », il m’a parlĂ© aussi. Pendant des annĂ©es je n’ai rien su de ce groupe : The Pagans. Il n’y avait pas grand-chose sur eux, je ne connaissais que les reprises qu’en avait fait Teengenerate ou les Creamers (encore des groupes obscures, je sais). Crypt Records avait compilĂ© tout ce qui Ă©tait disponible sur un seul CD : « Everybody Hates You ». Je ne l’ai jamais achetĂ©, j’étais lycĂ©en, pas beaucoup d’argent Ă  investir dans un disque qui sonnait comme de la merde. Bon, je me suis rattrapĂ© plus tard quand Crypt Records (toujours le gĂ©nialissime Tim Warren) a ressorti encore plus de matĂ©riel sur 2 CD : « The Pink Album Plus ! » et « Shit Street ». Tous ces titres sur la haine de l’American Way Of Life, toute cette nĂ©gativitĂ©, ce nihilisme, c’est paradoxalement admirable.

Mike Hudson Ă©tait journaliste indĂ©pendant et Ă©crivain. Si vous le pouvez, lisez son autobiography « Diary Of A Punk », c’est rempli d’anecdotes drĂŽles et dĂ©biles, mais c’est aussi trĂšs touchant. Il avait remontĂ© les Pagans rĂ©cemment. Bon ok, il Ă©tait le seul membre d’origine


1 – Fred Cole : L’anti Johnny Halliday ? Non ! Soyons radicaux : l’anti rock star tout court.

Tout le contraire de l’autre : une vie dĂ©diĂ©e au rock’n’roll et Ă  l’indĂ©pendance totale. Pour moi, il Ă©tait la personnification du DIY : fabriquer ses guitares, produire et graver soi-mĂȘme ses vinyles (la lĂ©gende dit que ce serait la mĂȘme machine qui aurait gravĂ© Louie Louie), construire sa maison… Et puis lui il est restĂ© mariĂ© Ă  la mĂȘme femme toute sa vie. En plus elle joue de la basse, chante et part en tournĂ©e. La classe totale. Pas de show business attitude, juste des gens humbles et passionnĂ©s.

Regardez le documentaire Unknown Passage, tout est dedans. De ses dĂ©buts, adolescent chanteur Ă  Las Vegas dans moult groupes, Ă  la lĂ©gende garage punk qu’est devenu Dead Moon.

Fred Cole Ă©tait le rock’n’roll, bien plus que Lemmy (oui, c’est mon opinion, c’est mon top 3, je t ‘emmerde), l’ultime punk, bien plus que n’importe beauf avinĂ© portant crĂȘte et t-shirt Exploited. Fuck off !

https://www.youtube.com/watch?v=7yGppRdmj1Q

« Alerte Noiss »

Alerte noise en provenance de ChambĂ©ry – stop – NOISS, tout nouveau groupe ayant publiĂ© deux titres clippĂ©s, « Nouvel orient » et « NeuroĂŻne » – stop – PlutĂŽt mĂ©lodique, dans le sens trainant et grungy du terme – stop – rĂ©pĂ©titions entĂȘtĂ©es et de brusques sautes d’humeur qui  maintiennent la pression – stop – EnregistrĂ©s au K7, nouveau studio prĂšs du Brin d’Zinc, comme Korto – stop – on a hĂąte d’en entendre davantage – stop – Et surtout d’en voir plus – stop – Ouais, je sais c’est nul de faire semblant de faire du tĂ©lĂ©graphe – stop – Qui sait  encore de ce qu’Ă©tait le tĂ©lĂ©graphe, d’ailleurs ? – stop – Mais bon, ça m’a fait rire. – stop –

STOP

>>>>>>>>>> NOISS

« La giclĂ©e blanche » (Atomic spunk – Chateau rouge, 22 dĂ©c.)

atomic couvRetour sur un passage au concert des Atomic spunk au café de Chateau-rouge, il y a quelques semaines. Juste le temps de se prendre une petite giclette de leur atomic spunk à eux.

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Un punk-rock sans temps-mort, toutes guitares dehors, la voix rock caverneuse de Jello-Denis – un peu diminuĂ© par un problĂšme de cheville et pourtant il avait mis des baskets. Sans oublier une section cuivre percutante.

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Un mĂ©lange dĂ©tonnant qui m’a rappelĂ© des – trĂšs bons – souvenirs du cĂŽtĂ© d’Alternative tentacles. Allez savoir pourquoi… Encore un bien chouette groupe d’ici. Bon sang ça commence Ă  faire un sacrĂ© nombre !

Don Aman : interview

Concert BDZ -01

Un peu comme sur la pochette de leur premier album, Don Aman est un oiseau aux multiples couleurs et aux humeurs changeantes. MĂ©lancolie, Ă©motion latente, rĂȘverie. Mais aussi distortion Ă©paisse et sautes d’humeurs violentes. On a croisĂ© la route de ce drĂŽle d’oiseau une ou deux fois et on a leur a posĂ© quelques questions pour rentrer un peu plus dans leur univers.

Hello Don Aman, pouvez-vous nous parler de l’actualitĂ© de votre groupe ? Je crois que vous ĂȘtes en train ou avez fini d’enregistrer un disque


Francis : Oui, nous avons enregistrĂ© au mois d’aoĂ»t au studio A’Dar Ă  Étang-sur-Arroux (dans le Morvan). Le mastering par Electric Room (GenĂšve) est tout juste terminĂ© et si tout se passe bien, le disque sortira en janvier 2018 – avec le label Urgence Disk Ă  GenĂšve. L’album s’appelle Starving. AprĂšs ça on va surtout essayer de tourner comme on peut.

Pourriez-vous présenter rapidement votre groupe ? Depuis quand existez-vous ? Avez-vous des projets parallÚles ?

F : Le groupe est basĂ© Ă  Dijon et nous sommes trois. Don Aman est nĂ© en 2012 mais je prĂ©fĂšre dire 2013 : nous avons changĂ© de batteur cette annĂ©e-lĂ  et notre musique a bien Ă©voluĂ© avec l’arrivĂ©e d’Arthur. Ce qui a Ă©tĂ© fait avant ne compte plus vraiment pour moi.

Geoffroy : Je joue également dans plusieurs autres groupes sur Dijon : The Pepper Machine (space rock garage) et La Ruche (musique à bourdon psychédélique). Des trucs assez différents de Don Aman au final.

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Votre musique est trĂšs personnelle et brasse des influences variĂ©es. Est-ce que c’est une volontĂ© de votre part, de dĂ©passer les courants, les genres ?

F : Non pas du tout, ça serait vraiment prĂ©tentieux d’imaginer dĂ©passer les courants et genres. C’est toujours naturel. On ne sait pas vraiment ce que l’on fait et c’est trĂšs bien comme ça.

Don Aman, c’est le nom d’un morceau de Slint, alors vous n’y couperez pas : votre nom est-il une rĂ©fĂ©rence Ă  ce groupe ? Si oui, qu’est-ce qu’il reprĂ©sente pour vous ?

F : C’est ça, on a juste retirĂ© la virgule entre Don et Aman. On aime beaucoup ce groupe, on aime beaucoup l’album Spiderland et c’est gĂ©nĂ©ralement assez difficile de trouver un nom donc on leur a empruntĂ©. Ça sonne bien et puis ça se retient facilement. Mais on a jamais considĂ©rĂ© ça comme une maniĂšre de revendiquer nos influences, d’ailleurs je trouve que notre musique n’a pas grand chose Ă  voir avec la leur.

J’imagine donc que vous n’ĂȘtes pas influencĂ©s par un courant musical en particulier mais peut-ĂȘtre y a-t-il des figures qui vous ont particuliĂšrement marquĂ©s et qui sont des sources d’inspiration ?

F : Pour ma part, j’aime pas trop parler de nos influences, ça rĂ©duit un peu les choses et ça laisse peu de place Ă  l’imagination. Il y a forcĂ©ment des personnes qui nous ont influencĂ©s mais je ne crois pas que ça soit conscient quand on crĂ©e un morceau.

G : Il y a beaucoup de groupes et d’artistes qu’on apprĂ©cie en commun tous les trois mais je prĂ©fĂšre parler d’inspiration plutĂŽt que d’influence, perso. Et oui, on Ă©vite d’en parler. Pour moi il n’y a rien de pire que de lire un descriptif de groupe pour un concert ou une chronique de disque avec quarante rĂ©fĂ©rences Ă  d’autres truc, aussi bons soient-ils. C’est le meilleur moyen pour moi de ne jamais Ă©couter.

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Quelle est votre vision de l’éthique de la musique ? Vous sentez-vous proches des idĂ©aux d’indĂ©pendance et de conscience politique prĂŽnĂ©s dans le punk, par exemple ?

F : On est un petit groupe donc le cĂŽtĂ© indĂ©pendant ça nous parle forcĂ©ment. En revanche, le cĂŽtĂ© politique c’est pas notre truc. On comprend mais on ne se sent pas plus impliquĂ©s que ça. On pourrait faire une chanson engagĂ©e un jour, ça serait vraiment ridicule.

G : On est un groupe indĂ©pendant et on a toujours fonctionnĂ© comme ça mĂȘme avec ce qu’on fait Ă  cĂŽtĂ© et ce qu’on a pu faire avant. Par la force des choses, je me sens personnellement proche de ces idĂ©aux d’indĂ©pendance mais j’essaye quand mĂȘme de m’en dĂ©tacher un minimum pour ne pas tomber dans des extrĂȘmes qui seraient ridicules. Les trois quarts du temps, c’est surtout le bon sens qui nous guide dans nos dĂ©cisions et on est relativement d’accord sur ce genre de questions, donc on ne s’en pose pas trop.

Avez-vous l’impression de faire partie d’une scĂšne Ă  Dijon ? Y a-t-il des groupes – locaux ou non – dont vous vous sentez proches et dont vous voudriez nous parler ?

F : On a rarement eu le sentiment d’avoir une place Ă  Dijon, mĂȘme si quelques personnes nous suivent. Peut-ĂȘtre que la plupart des groupes vit la mĂȘme chose dans leur ville d’origine, je ne sais pas
 On a quelques groupes d’amis Ă  Dijon mais il n’y a pas forcĂ©ment de rĂ©elle complicitĂ© musicale. Il y a des associations assez dynamiques et pas mal de concerts Ă  voir mais je ne pense pas que l’on puisse parler d’une scĂšne en particulier. Ailleurs, on aime beaucoup Tolstoi et Silence de Nancy, aussi l’OrchidĂ©e Cosmique Ă  Annecy (ou ChambĂ©ry je ne sais plus).

G : On fait quand mĂȘme partie du collectif L’Engeance Ă  Dijon, qui rĂ©unit cinq ou six formations (pour seulement huit personnes), dont celles que je mentionnais plus tĂŽt. Mais au final, elles n’ont rien Ă  voir entre elles et brassent large niveau styles. On ne tourne pas ensemble mais on se soutient mutuellement en organisant des concerts Ă  Dijon et ailleurs.

Sinon, difficile de parler d’une scĂšne particuliĂšre Ă  Dijon, y a pas mal de groupes et plein d’initiatives mais pas vraiment de force collective, que ce soit en termes de style ou de dynamique. Mais aprĂšs je trouve que ça fonctionne bien comme ça et ça donne une chouette diversitĂ© de trucs.

Sinon ailleurs, on a aussi nos copains de Xtrem Scandalous à Dour !

 

Est-ce que vous lisez sur la musique ? Quels fanzines, magazines ou webzines par exemples ? Est-ce que vous trouvez ça intéressant ?

F : Je lis surtout des articles sur internet, un peu au pif en fait. Ce que je vais voir défiler sur Facebook.

G : Je traĂźne pas mal sur Guts of Darkness, Pertes & Fracas, Heavy Mental (RIP), GonzaĂŻ, et quelques autres. Surtout des webzines en fait, sauf pour GonzaĂŻ oĂč je prĂ©fĂšre le magazine. Mais je lis pas forcĂ©ment toujours les chroniques, je glane des noms, deux ou trois infos et je vais Ă©couter aprĂšs. En fait, j’aime surtout voir des gens encenser un album pour des raisons qui me parlent et aller voir si le disque me plaĂźt aussi ou non. J’ai dĂ©couvert Ă©normĂ©ment de trucs comme ça.

Un mot de la fin ?

G : Au revoir.

A : Soupe aux artichauts.

Cette interview est illustrĂ©e des photos d’Elsa Dumoulin prise au Brin d’Zinc le 25 novembre 2016. Un grand merci Ă  elle !

>>>>>>>>>> DON AMAN

« En avant dans toutes les directions » (Massicot, The Ex – Cave12, 13 dĂ©c.)

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SUPER_JOIE FANTASTIQUE MERCREDI SOIR !, comme dirait Cave12. Enfin, je le fais pas aussi bien qu’eux. Avec deux groupes bien connus dont la rencontre relĂšve de l’Ă©vidence.

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Massicot installe un drĂŽle de ballet dĂ©sĂ©quilibrĂ© et mutique.  D’un cĂŽtĂ©, les tropiques, les rythmes chaloupĂ©s et entraĂźnants. De l’autre, la guitare atone, stridente et rĂ©pĂ©titive. La voix scandĂ©e, presque martiale par moment et parfois chantĂ©e en letton, je crois – ce qui d’ailleurs n’a rien Ă  voir.

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C’est un inconfort Ă©trange, un brin absurde, bizarrement dĂ©viant et plaisant. Quelque chose comme l’Ă©quivalent musical de Buster Keaton.

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Un musique intense, tendue. La concentration des musiciennes est palpable sur scĂšne. Ce qui n’empĂȘche pas une bonne dose de complicitĂ© d’ailleurs.

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Quel pied de revoir The Ex et leur agit-prop-punk Ă  nul autre pareil ! Ca faisait presque longtemps – si on omet les projets parallĂšles vus entre-temps et qui passent rĂ©guliĂšrement dans le coin.

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Le groupe a beau exister depuis un paquet d’annĂ©es – 1979, quand mĂȘme, ils dĂ©testent rien plus que l’ennui et prĂ©sentaient donc un set entiĂšrement nouveau, pour un album Ă  venir. La motivation Ă©tait grande et le set commence pied au plancher. Et Terrie et Andy ne tardent pas Ă  se lancer dans un de leurs fameux duel de guitares ferrailleux. Une copine souffle : « Ah ouais, The Ex, c’est la baston, en fait ! »

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Sans connaĂźtre les titres, on reconnait la patte typique des hollandais bruyants  – en fait, il n’y a que la moitiĂ© du groupe qui est originaire des pays-bas – les hymnes bruitistes frĂ©nĂ©tiques oĂč la musique du groupe a des accents de fanfare noise – surtout depuis qu’ils ont trois guitares. Un long titre sonique rĂ©pĂ©titif, presque instrumental. D’autres ambiances plus retenues, avec parfois la voix presque enfantine de Katherina.

guitare

The ex, 38 ans d’Ăąge.

Ce groupe a quelque chose d’un ovni, quand mĂȘme. Ou d’un miracle. Sa maniĂšre de faire ce post-punk Ă  la fois naĂźf et vindicatif, expĂ©rimental et bruitiste, n’appartient qu’Ă  lui.  The Ex, c’est l’antithĂšse du math-rock.

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Sac poubelle avec boules de mousse collées dessus, utilisé par Terrie pour jouer de la guitare. Objet de nos questionnements.

Et pour Rad-Yaute, c’Ă©tait un peu  « Foward in all directions »  ce soir-lĂ , aussi. Vu que ça a Ă©tĂ© l’occasion d’une expĂ©rimentation avec la vidĂ©o. Une interview filmĂ©e par Mister David, aussi connu sous le nom de LiveGenevaTV MC. On attend le rĂ©sultat avec une certaine, euh, apprĂ©hension.

>>>>>>>>>> MASSICOT

>>>>>>>>>>> THE EX

Diesel, 20 ans de punk-rock dans les yeux

David Basso - photo promo 1

Diesel, c’est le punk-rock vu de l’intĂ©rieur, un road-movie dont l’idĂ©e a lentement germĂ© dans l’esprit de David Basso, alors qu’il accompagnait, photographiait et filmait certaines des formations marquantes de la scĂšne des annĂ©es 90. Travail titanesque d’archivage, d’interviews et de montage pour arriver Ă  un film qui capte Ă  la fois la vie quodienne de ces groupes et sonde les questionnements et dĂ©bats qui les traversent. En prĂ©vision de la projection de ce film Ă  la MJC de Reignier le 23 dĂ©cembre, nous avons posĂ© quelques questions au rĂ©alisateur.

Hello David, tu dis dans la bande-annonce de Diesel que le projet de ce film est intimement lié au groupe Uncommonmenfrommars. Peux-tu nous parler plus précisément de ce que ce groupe représente pour toi ?

J’ai connu les jumeaux au lycĂ©e, Trint & Daff, on a trĂšs trĂšs vite sympathisĂ©. Un weekend je suis allĂ© dormir chez eux, j’ai fait la connaissance de toute la famille, leurs parents, Anne-GaĂ«lle la petite soeur agĂ©e de six ans Ă  l’époque, Ed avec des cheveux (presque) longs et Forest qui Ă©tait bloquĂ© dans sa chambre Ă  rejouer encore une fois Ă  Final Fantasy VII sur PS1


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Ils sont tous interviewĂ©s dans le film. Ils ne faisaient pas de musique encore. Avec les jumeaux ont faisait de la vidĂ©o au lycĂ©e. J’ai persistĂ© et tout naturellement quand ils ont commencĂ© Ă  faire de la musique, j’étais lĂ  pour filmer. Comme quand Forest s’est lancĂ© avec The Pookies, j’étais lĂ .

Pourquoi fallait-il que tu fasses ce film, Diesel ?

En gravitant dans le Punk-Rock, en cĂŽtoyant en plus des Unco, les ISP, puis les Burning, The pookies, Hateful Monday, Flying Donuts, d’annĂ©es en annĂ©es je constatais qu’un film sur cette scĂšne n’existait pas ! Il y avait bien des films sur Portobello Bones, Seven Hate, mais pas sur la scĂšne de maniĂšre globale! J’utilise mon lien avec les Unco comme fil conducteur narratif et pour permettre au spectateur de se plonger avec les Unco dans l’univers d’un groupe en tournĂ©e, ensuite de plus en plus d’intervenants se rajoutent au propos, des vĂ©tĂ©rans comme Brian Baker de Minor Threat, Fat Mike, Peter Black des Hard-ons pour l’international, aux Flying Donuts, Rebel Assholes, Dirty Fonzy, Burning Heads et bien d’autres encore pour la France !

Et si il n’existe toujours pas de film aujourd’hui sur cette scùne à part Diesel, ça justifie le fait que ce film doit exister ! Ha ha !

Plus sĂ©rieusement c’est aussi l’envie de raconter comment ça « marche », la musique via un groupe indĂ©. Loin des victoires de la musique ou du show-biz.

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Dans le film, il y a n’a pas que des groupes mais aussi des gens qui travaillent dans les mĂ©dias ou l’industrie du disque, pourquoi c’était important d’avoir leur point de vue ?

Tout simplement pour avoir leur point de vue sur le succĂšs du punk en France, d’ouvrir le discours au-delĂ  de « les majors, c’est tous des pourris et vive les labels indĂ©s ».

As-tu cherché à mettre en scÚne des points de vue contradictoires ?

Non, pas specialement. Chacun avait ce qu’il avait Ă  me dire devant la camĂ©ra. Ensuite, au montage, en mettant bout Ă  bout les points de vues, tout le monde est assez sur la mĂȘme longueur d’onde. Bien sur il y a des contradictions, mais je dirais plus que c’est une question de point de vue, comme Sid le manager des Unco ou Laura Jane d’Against me ! qui disent que pour vivre de sa zique il faut faire que des concerts, que le cd reste un objet pour le merch et Fat Mike du label Fat Wrekcords qui pense qu’il faut que tu fasses « ton meilleur album » et que c’est lui qui attirera le public au concert. Je te laisse mĂ©diter la dessus… 😉

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Diesel couvre une partie assez longue de ta vie, des annĂ©es 90 Ă  aujourd’hui, comment s’est-il construit ? Y a-t-il des thĂšmes qui ont Ă©mergĂ©s sur le tard ou tu savais depuis le dĂ©but ce dont tu allais parler ?

J’ai commencĂ© Ă  archiver en 1999 et j’ai fait ma premiĂšre interview en 2006. J’avais les questions « types » et des plus personnelles en fonction de la personne interviewĂ©e. Mais d’annĂ©es en annĂ©es le projet a Ă©voluĂ©. En 2015 Ă  la clĂŽture de la campagne Ulule, je suis reparti Ă  zĂ©ro sur le projet Diesel en regardant toutes les interviews, en faisant table rase des images. Je me suis dit que ce n’était pas suffisant, qu’il fallait creuser le sujet. C’est lĂ  que j’ai interviewĂ© les membres de Bad Religion, StĂ©phane Saunier de Canal+, Mathieu Pinaud de Pias, Marsu, Fabien Hein (le sociologue qui a Ă©crit Ma petite entreprise punk, sur les Flying donuts), MarlĂšne Follain, de nouvelles interviews de Ed et Jim et bien d’autres encore ! Heureusement, non ?

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Le punk, au dĂ©part, c’est une musique plutĂŽt anti-autoritaire, anti-systĂšme, que reste-t-il de cet esprit quand on essaie de vivre de la musique ?

Tous les groupes ne vivent pas de leur musique. Il y a des groupes qui en vivent en crĂ©ant leur propre label oĂč la distribution des disques se fait principalement sur les concerts ou sur Bandcamp. Ils prennent les dĂ©cisions eux-mĂȘmes, sans attendre l’aval d’un directeur artistique ou de quelqu’un d’autre et tombent 150 concerts par an pour avoir un smic. Ils se dĂ©brouillent par eux-mĂȘmes en marge du systĂšme Ă©tabli par les maisons de disque
 AprĂšs, on peut tous ĂȘtre en guerre contre le systĂšme, mais quand on est tous fourrĂ©s sur Facebook avec nos smartphones, je ne sais pas trop si le punk est anti-systĂšme. C’est plus contre-courant qu’on devrait dire ? Pierre des Burning le rĂ©sume trĂšs bien dans le film


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Ton film est centré sur les années 90, la période actuelle est-elle trÚs différente ? En quoi, selon toi ?

On parle de ce qu’on connait, dans le film je parle des annĂ©es 90, des Unco aux Burning
 C’est juste un feeling musical, « les annĂ©es Fat et Epitaph ». C’est ma gĂ©nĂ©ration. J’aurais fait un film diffĂ©rent si je ne m’étais intĂ©ressĂ© qu’aux groupes d’aujourd’hui ! Il y aurait eu beaucoup moins d’émotion !

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Est-ce-qu’il y a des rĂ©alisateurs qui ont particuliĂšrement influencĂ© ta façon de faire des films ?

Il y en a toujours ! Pour Diesel il y a deux documentaires : Dogtown, de Stacy Peralta et Looking for sugar man de Malik Bendjelloul. Le premier pour cette narration typiquement amĂ©ricaine de la culture Skate mĂ©lant images d’archives, interviews, vidĂ©os, photos et musiques cool ! Le second pour l’émotion qui est constante tout au long du film !

Les groupes présentés dans le film sont, je crois, des groupes avec qui tu as une histoire en tant que cinéaste. Y a-t-il des groupes que tu aurais aimé inclure et qui ne sont pas dans le film ?

Je te retourne la question, c’est surtout improbable qu’à mon niveau j’ai des gens comme Fat Mike, Greg Graffin, Peter Black, Frank Turner
 Comme je le dis souvent, si en 2006 au moment de mes premiĂšres interviews, tu m’avais dit que j’allais les interviewer, mĂȘme Didier Wampas ou StĂ©phane Saunier, je ne t’aurais pas cru !

AprĂšs, il y a toujours des personnes Ă  rencontrer ou Ă  interviewer ! Allez, prochaine Ă©tape : Jimmy Page, Robert Plant, Bruce Springsteen et Mike Muir ! Je trouverais bien une logique Ă  tout ça au montage ! 😉

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Quand la sortie officielle du film est-elle prévue ? Comment va se passer la diffusion et distribution ?

Pas de sortie officielle Ă  l’heure d’aujourd’hui malheureusement ! Entre dix et vingt dates sont en cours pour 2018. Pour ça on travaille avec Thib de pressure-tour qui booke le film comme un groupe. Les demandes passent aussi par le site du film (http://www.diesel-lefilm.com), mais j’aimerais qu’on trouve un vrai distributeur pour une vraie sortie en salles ! le rĂȘve quoi !

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Un grand merci pour tes réponses, veux-tu ajouter quelque-chose pour conclure ?

Merci cher lecteur, si tu as envie de voir le film et nous aider, tu peux aller voir ton cinĂ© d’art et d’essai du coin, on se met en relation et c’est presque aussi simple que ça pour qu’il soit diffusĂ© dans le cadre d’une soirĂ©e avec un groupe en accoustique en prime !

>>>>>>>>>> DAVID BASSO

>>>>>>>>>> DIESEL

« Bain de sang » (Alabaster, Unsane – Epicerie moderne, 23 oct.)

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C’Ă©tait il y a plus d’un mois, dĂ©jĂ , le concert quasi traditionnel d’Unsane Ă  l’Epicerie moderne. A voir le parking et les messages Ă  droite et Ă  gauche, ça venait de partout. DrĂŽme, Savoie, IsĂšre, Puy-de-DĂŽme…. Auvergne-RhĂŽne-Alpes en force. Laurent Wauquiez peut ĂȘtre fier de sa rĂ©gion.

Quant Ă  nous, il y avait au moins une voiture et un mini-bus. En ce qui concerne le conducteur, c’Ă©tait quand mĂȘme la septiĂšme fois, pour lui. De voir Unsane, je veux dire. LĂ  tu commences Ă  pouvoir faire confiance.

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Ce sont les locaux d’Alabaster qui jouaient en premier ce soir-lĂ . Ce groupe qui compte dans ses rangs des anciens Overmars, Kiruna et Geneva vient de sortir son premier album.

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Hardcore torturĂ©, infestĂ©, grouillant. Avec une voix Ă©tranglĂ©e et dissonnante rappelant par moment d’autres lyonnais fameux, Condense.

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Cette voix en retrait et la guitare qui sonnait un peu brouillonne explique peut-ĂȘtre que le groupe ne faisait pas l’unanimitĂ© dans les discussions post-concert. Mais leur musique est bien intense et le chanteur a une chouette prĂ©sence hallucinĂ©e sur scĂšne.

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Les amĂ©ricains d’Unsane ne vont pas tarder Ă  fĂȘter leur 30 ans d’activitĂ©. Ils viennent de sortir leur 10e album – monstrueux – et un double album gĂ©nial leur rendant hommage vient de sortir chez les polonais d’Antena Krzyku.

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Le son paraissait encore plus net et abrasif que lors de leur dernier passage. Comment rendre compte de l’intensitĂ© de ce groupe ? Cette tension bloquĂ©e Ă  son maximum et qui ne redescend jamais ?

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Unsane, c’est l’Ă©quivalent musical du plus noir des thrillers. Les lignes mĂ©lodiques dĂ©sespĂ©rĂ©es de la guitare, la voix Ă©tranglĂ©e d’angoisse de Spencer. Les rythmiques et les gueulantes rocailleuses de Dave Curran – ce type va finir par ne faire plus qu’un avec sa basse. Et la batterie de Signorelli qui orchestre le tout, immuable, bloquĂ©e sur des triolets vicieux, martelĂ©s.

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Et pourtant le groupe, qu’on retrouvera au bar ensuite, fait preuve de beaucoup de simplicitĂ©. Comme a dit un copain : « Salut, on est un groupe de rock et on fait ça. »

Rien Ă  prouver.

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>>>>>>>>>> ALABASTER

 

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Expo dans le hall de l’Epicerie moderne

Disco-Boule « Soirée mondaine » EP

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Ce EP auto-produit, au titre et Ă  la pochette plutĂŽt fun, est sorti en septembre 2017. C’est l’acte de naissance d’un groupe lyonnais relativement rĂ©cent, par ailleurs dĂ©jĂ  apprĂ©ciĂ© en live.

Le premier morceau, « Triple coup de force », a le riff de guitare Ă©pique et brandi bien haut sur une batterie binaire. Terrain math-rock, puissant et joueur, dans le sillon de Marvin. Sans tomber dans un dĂ©lire synthĂ©tique K-2000 ou en faire des tonnes. Disco boule prĂ©fĂšre les montĂ©es en puissance hypnotiques et les riffs tranchants, les guitares lancĂ©es Ă  plein gaz qui se frĂŽlent, se frottent et font des Ă©tincelles . « Banana » est du mĂȘme tonneau, peut-ĂȘtre un peu plus grinçant, et confirme cette impression. De mĂȘme que l’expĂ©ditif « Transit dominical » et sa batterie survitaminĂ©e.

Mais attention. Le dernier morceau de ce petit disque, « Boulangerie », ralentit le tempo et vient crĂ©er la surprise. Avec sa rythmique ample, toutes cymbales dehors, et sa mĂ©lodie Ă©mo, ce titre rappelle les belles annĂ©es du DC-core – bon, le punk-rock tel qu’il Ă©tait pratiquĂ© Ă  Washington dans les 90s et principalement sorti sur le label Dischord, hein – et pourrait bien faire chavirer plus d’un coeur d’émo-rocker. Les grands Lungfish ne sont pas loin.

Ce joli morceau se distingue mais c’est peut-ĂȘtre juste une affaire de perspective. Il donne en tous cas une touche d’originalitĂ© Ă  un disque dĂ©jĂ  bien vibrant et dont l’écoute est vivement conseillĂ©e. Et toi, qu’est-ce que t’en penses ?

>>>>>>>>>> DISCO BOULE