
Waouh, premier concert de l’annĂ©e 2017 pour l’asso Drone to the bone et une affiche explosive avec trois groupes Ă forte personnalitĂ©.

L’occasion d’abord de voir Kunz. Ce duo basse/batterie originaire de La Chaux-de-fond prĂ©vu l’an dernier en premiĂšre partie de Arabröt et qui avait Ă©tĂ© remplacĂ© un peu en derniĂšre minute.
Kunz, c’est une affaire Ă la fois simple et compliquĂ©e. CompliquĂ©e parce que pour dĂ©crire leur musique on pourrait parler de punk-hardcore pour certains tempos, d’un cĂŽtĂ© bluesy et swinguant qu’ont souvent leurs morceaux et sans compter qu’ils savent aussi appuyer sur la pĂ©dale noise destructurĂ© et rĂ©pĂ©titif. Mais simple, aussi, parce que ça reste un groupe de rock qui fait des morceaux qui rock et sur lesquels tu ne peux t’empĂȘcher de trĂ©pigner.
Le groupe joue Ă mĂȘme la salle, dans le public, de la mĂȘme maniĂšre que Pneu et leur prestation convulsive les rapproche du duo tourangeau. Mise-en-bouche de grande classe.

Changement de tempo avec les anglais de Pigs (x7) et leur stoner psychédélique massif crashé dans une lenteur hallucinée.

Les longs hurlements du chanteur charismatique font beaucoup aussi dans ce groupe et accentue le cĂŽtĂ© vision cauchemardesque de leur musique…

Puis vint Raketkanon, prĂ©cĂ©dĂ©s de leur rĂ©putation dĂ©mentielle sur scĂšne – et d’un album enregistrĂ© chez Steve Albini, Ă©videmment*. Les belges balancent eux-aussi une musique mutante quasi-impossible Ă dĂ©crire. Empruntant Ă toutes les formes de rock et de mĂ©tal, malaxĂ©es, digĂ©rĂ©es et rĂ©gurgitĂ©es en une nouvelle forme de noise-rock, ultra-percutant, Ă la fois violent et sardonique, prĂȘts pour le troisiĂšme millĂ©naire.

Mais cette musique est aussi un support d’expression pour le crooner de la mort Pieter-Paul Devos. Un peu remontĂ© comme une pile contre l’abus de smartphones devant la scĂšne (il a d’abord foutu un coup dans une camĂ©ra qui passait puis s’est carrĂ©ment ruĂ© sur un cameraman un peu entreprenant pour le bourrer de coups – il s’est excusĂ© par la suite, c’Ă©tait pas trĂšs clair)… mais bon dieu, les passages les plus rock’n roll oĂč il est en mode punk braillard sont tout simplement gĂ©nialissimes !
Beau, dĂ©rangeant, violent. La force de frappe du groupe est massive. Avec un logo en nĂ©on sur scĂšne et un livre de photos bien classe sur leur table de merchandising, ils cultivent mĂȘme pas mal leur image et ont un peu des petites gueules Ă ĂȘtre un prochain sujet de Tracks, l’Ă©mission chic et choc d’Arte. Faut en profiter tant qu’ils sont encore Ă nous, ha ha.
Bref, bref, bref, c’Ă©tait super.

AprĂšs nous, la ruine
*Comme Cocaine piss, le dernier groupe proposĂ© par DTTB en 2016, hĂ© hĂ© – et d’ailleurs, en passant, Shellac sera en concert le 5 juin Ă la Belle Electrique Ă Grenoble.