« Dance-punk tonight ! School tomorrow ! » (Chocolat Billy, Api Uiz, Kocher/Lanz duo – Cave12, 22 mars)

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Jonas Kocher Ă  l’accordĂ©on qui couine, qui pleure ou qui suffoque, Joke Lanz aux platines, aux parasitages, aux cut-ups. 30 mins environ de musique bruitiste et improvisĂ©e. Bon dĂ©but de soirĂ©e, bonne durĂ©e aussi. Juste le temps de prĂȘter l’oreille Ă  une musique quand mĂȘme bien abstraite, qui peut repousser (surtout dans les moments oĂč elle refuse toute structure) mais qui a aussi ses moments oĂč elle se met Ă  parler.

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Jonas Kocher et Joke Lanz

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Puis Api Uiz entre en scĂšne. Malheur, mais qu’il est bon ce groupe ! Afro-beat noisifiĂ©, frĂ©nĂ©tique, qui cherche la trance et ne veut plus s’arrĂȘter. Je ne connaissais que vaguement (internet…) et c’est de la bombe. Ca groove mortel, ça fait des blagues n’importe comment, c’est le bordel, le bon bordel. Ca m’a fait penser Ă  tout un courant de groupes français actuels, bien sĂ»r, mais aussi aux Minutemen. Pas mal, non ? Ce cĂŽtĂ© groove serrĂ© et millimĂ©trique avec un son bien distordu…  En tous cas, ils ont bien suĂ© pour les, allez, 20 personnes qui s’Ă©taient dĂ©placĂ©es pour ce concert… Fallait ĂȘtre lĂ  !

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Api uiz prĂȘche la bonne parole du noise fumant

Pas eu le temps, par contre, pour Chocolat Billy, qui s’annonçait comme une dĂ©clinaison intĂ©ressante du mĂȘme groove fumant. Dommage… Merci Cave 12 ! vitrine 3 vitrine 5*vitrine 2

Hardcore Ă  la petite semaine 2 (Darius, Uns, Death Engine – L’Usine, 17 mars 2015)

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J’aimais bien l’affiche de ce concert : un groupe de post-rock, un groupe de noise-rock et un groupe de post-hardcore. Bon, les Ă©tiquettes ça vaut ce que ça vaut mais c’est quand mĂȘme moins ennuyeux que d’avoir l’impression d’entendre trois fois le mĂȘme discours.

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Darius

C’est Darius qui a jouĂ© en premier. Les trois guitaristes de ce groupe ont des guitares bien funky et empilent leurs arpĂšges scintillants ou leurs accords syncopĂ©s pour crĂ©er un post-rock mĂ©lancolique et assez puissant.

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Uns

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Puis, Uns. Uns de Limoges, Limoges city ! Le CSP, la porcelaine, le plateau de Mille-Vaches, yeah ! Qui fait une musique assez difficile Ă  dĂ©crire tant ils semblent parfois prendre un malin plaisir Ă  prendre Ă  contre-pied les structures classiques du rock. Il y a des petites notes cristallines qui se dĂ©veloppent et se rĂ©pĂštent, mais aussi des gros accords bien accrochĂ©s Ă  la terre (le cĂŽtĂ© Mille-vaches…). Les morceaux sont longs, peut-ĂȘtre parfois trop. C’est narratif, ambitieux, personnel. Ils ont sorti un joli CD qu’ils vendent Ă  prix libre.

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Death Engine

Et Death engine investit la scĂšne. Pas de bonjour ni d’au revoir, on est pas lĂ  pour rigoler. Death Engine dĂ©verse ses torrents de bruit. Pas un moment de rĂ©pit, pas un silence, Ă  peine une intro rĂ©pĂ©titive qu’on est reparti, la tĂȘte sous l’eau. Mur du son sur tous les morceaux, intensitĂ© maximale. Et en mĂȘme temps, pas un break en trop, on sent que c’est un groupe qui sait exactement la musique qu’il joue.

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Hey, les Uns sont en rade d’une date le 20 mars (Lausanne a Ă©tĂ© annulĂ©), si quelqu’un a un plan de secours…

PS Oui, je suis de Limoges.

Cette routine n’est pas forcĂ©ment l’enfer… (Swain, Direct effect, Le Grand Mal – Usine, 10 mars 2015)

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Ouuuuh, dur les concerts de milieux de semaine, et sans grosse tĂȘte d’affiche en plus. Lorsque j’arrive, Le Grand Mal est en train d’exprimer sa vision du hardcore sombre et torturĂ© devant un cercle restreint mais nĂ©anmoins attentif d’une quinzaine de personnes, en comptant les membres des autres groupes, bien sĂ»r.

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Ils le font avec conviction, ça pioche un peu Ă  tous les rateliers : grind, mĂ©tal, hardcore, punk. Moderne, quoi. C’est dark, trĂšs dark, tellement dark qu’ils ont un morceau qui m’a fait penser à Tom Waits mĂ©langĂ© Ă …ben, Ă  du hardcore, tu suis ou quoi?!

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Direct effect

On remonte le temps avec Direct effect, des AmĂ©ricains qui, malgrĂ© leur jeune Ăąge, font du punk-rock qui aurait pu se jouer en 1981. Ca fait du bien aprĂšs toutes ces darkeries d’entendre des mĂ©lodies qui donne envie de lever le poing et de danser dĂ©bilement. Dommage que le guitariste trouve que c’est une bonne idĂ©e de mettre des solos dans du punk. Ceci dit le groupe fait jeune, timide, on capte rien Ă  ce que raconte le chanteur entre les morceaux et on a l’impression qu’ils sont soulagĂ©s d’en finir.

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Swain

Ce n’est pas le cas de Swain, des Hollandais Ă©migrĂ©s Ă  Berlin (si j’ai bien compris). Le chanteur aime communiquer. LĂ  aussi, ça fait du bien. Il nous raconte qu’il trouve qu’il y a quand mĂȘme beaucoup de BMW à GenĂšve et, plus intĂ©ressant, qu’il a envie de conserver la folie qu’il a ressenti lorsqu’il dĂ©couvrait le hardcore, tout gamin, et de ne pas cĂ©der aux conventions et codes sociaux du punk. Moi je dis, plutĂŽt bien comme message. Et il passe Ă  l’action en dansant sauvagement et en headbangant tout ce qu’il peut. Leur « grungy hardcore » m’a vraiment fait penser Ă  ce que je connais de Pissed Jeans, un espĂšce de hardcore garage surpuissant, vraiment pas dĂ©gueu. De toutes façons, un groupe qui joue « Waiting room » de Fugazi pendant ses balances ne peut pas ĂȘtre mauvais !

PS Le titre c’est parce que Swain s’appelait avant « This routine is hell »…

« J’Ă©coute de moins en moins de punk Ă©thiopien jouĂ© par des Hollandais mais lĂ  je vais me rattraper ! » (Orchestre tout-puissant Marcel Duchamp, The Ex, Konono n°1 – Brise-Glace, 26 fĂ©vrier 2015)

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JĂ©sus, je l’ai attendu ce concert… A l’entrĂ©e, bof bof : les appareils photos sont interdits. Ah, pourquoi? Pour que les gens puissent profiter de la musique. Vois pas le rapport. Et puis, fallait demander une autorisation par mail mais vous ne pouviez pas le savoir car c’est marquĂ© nulle part. Hmmm, et bien merci bien…

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Vous vouliez peut-ĂȘtre savoir Ă  quoi ils ressemblent, Orchestre Tout-puissant ? Et bien… non.

Bref, tour de chauffe avec Orchestre Tout-puissant Marcel Duchamp, qui joue une musique Ă  mi chemin entre des beats africains, une pop tendue et des passages plus syncopĂ©s. Pas dĂ©sagrĂ©able mais le cĂŽtĂ© un peu lisse de ce groupe m’a laissĂ© lĂ©gĂšrement sur ma faim. Je ne pouvais pas m’empĂȘcher de faire des comparaisons avec l’ancienne formation du batteur, Dog faced hermans, plus dissonant et aventureux…

Petite pause et deuxiĂšme mauvaise surprise. Une copine garde notre fille et j’ai besoin d’aller chercher mon tĂ©lĂ©phone que j’ai oubliĂ© dans la voiture, mais un vigile m’indique que toute sortie est dĂ©finitive. Et lĂ , ça commence Ă  faire beaucoup. Ce sera quoi, la prochaine fois : tenue correcte exigĂ©e ? ContrĂŽle des papiers en rĂšgle ? C’est quoi la musique qu’on vient Ă©couter dĂ©jĂ , ce soir? Du punk ? Ah, ouais ? Le vigile en question m’a laissĂ© faire un aller-retour au parking, mais bon…

Puis The Ex prend possession de la scĂšne et on oublie tout ça. Comme c’est bon de retrouver leur simplicitĂ©, leur plaisir de gamins Ă  faire du bruit ensemble. On Ă©tait du cĂŽtĂ© de Terrie, son ampli nous crachait presque directement dans les oreilles. Quel pied ! Ces rythmiques qui tout Ă  coup s’emballent et trĂ©pignent de maniĂšre absurde, ces solos de traviole… On a mĂȘme eu droit Ă  une impro de grande classe contre la rambarde en mĂ©tal du bord de la scĂšne.

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Et lĂ , ce bon vieux Terrie qui vient chercher Andy pour une bagarre de guitares The Exienne ! Et ben… non plus.

Finalement, leur set aura Ă©tĂ© gĂ©nial mais me donnera l’impression d’ĂȘtre pas si long, forcĂ©ment. Peut-ĂȘtre qu’ils seront revenus sur scĂšne durant le set de Konono, mais pour nous c’Ă©tait le temps de partir. Des feux d’artifice de bruit plein les oreilles…

PS Merci Daniel pour le titre…

Cafards et crustacĂ©s (Pneu, UltradĂ©mon, Taulard, etc., etc. – Usine, 13 fĂ©v 2015)

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L’arrivĂ©e sur la place des Volontaires, devant l’Usine, Ă©tait marrante. Sur la place, une foule Ă  majoritĂ© black. C’est lĂ , le concert de Pneu ? Ah, non, c’est derriĂšre, ici c’est Ă©lectro. Ah ? OK, effectivement, on se retrouve tout de suite entre blancs… OĂč l’on voit que le rock est une culture assez connotĂ©e racialement…

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Bref, ai vu un tout petit bout de Oswalovi et Andrea Rotti, mais alors tout petit, et c’est Havak qui enchaĂźne sur la scĂšne d’en face (prĂšs de l’entrĂ©e) Ă  peine le premier concert terminĂ©. J’ai Ă  peine eu le temps d’admirer un gars qui s’essayait aux coups de pieds sautĂ©s tout seul dans un coin de la salle. Etrange.

Bref, autant le son est bon sur la premiĂšre scĂšne, autant le son de celle oĂč joue Havak semble brouillon. Le groupe joue une espĂšce de cold wave et j’ai vraiment pas trouvĂ© que le son Ă©tait Ă  leur avantage. La cold wave, faut plutĂŽt un son un peu vaporeux et cristallin, il me semble.

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Taulard

Ca enchaine sans temps mort avec Taulard, sur la scĂšne du fond (pas celle de l’entrĂ©e oĂč le son est moyen, vous suivez ?). Qu’est-ce que c’est chouette. Quelque part entre la chanson Ă  texte et le punk sautillant, Ă  la fois fun et prenant. C’est du rock alternatif, en fait. D’ailleurs, je pensais parfois Ă  la Mano negra. Super concert.

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A peine le temps de boire un biĂšre, que Marilou commence son set sur la scĂšne de l’entrĂ©e. Et lĂ , tout Ă  coup, je me demande pourquoi la soirĂ©e s’intitule « Cafards et crustacĂ©s ». y aurait-il une scĂšne cafards et une scĂšne crustacĂ©s? En tous cas, j’ai trouvĂ© que le groupe tirait bien son Ă©pingle du jeu, avec une musique bien intense.

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La distance n’est pas bien longue mais enfin faut pas traĂźner pour choper le premier morceau d’UltradĂ©mon. Faut dire que ça va vite, ça balance des riffs hurlants dans tous les sens, et des petites rythmiques surfs, et du triturage de son. On comprend rien mais c’est pas mal, pas mal du tout.

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Ultrademon

Retour sur la scĂšne cafard(s) avec His electro blue voice. Franchement, ces rythmiques linĂ©aires, ça a un peu du mal Ă  passer aprĂšs l’hystĂ©rie Ultrademon. Mais bon le dernier morceau et son riff rĂ©pĂ©tĂ© jusqu’Ă  la nausĂ©e Ă©tait quand mĂȘme bien entĂȘtant.

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Et c’est Pneu et leur noise trĂ©pidante qui font office de homard en chef. La disposition du duo dans le public (pas de scĂšne) permet de participer un peu plus Ă  l’extase bruitiste recherchĂ©e par le groupe. Les riffs joueurs qui te chahutent et te retournent comme une machine Ă  laver, le batteur au bord de l’apoplexie, pas une seconde pour reprendre son souffle. Un  petit rappel mais c’est presque de trop, tant ce groupe joue une musique qui s’apprĂ©cie dans l’instant.

PS le dessin d’Ultrademon est extrait d’un petit fanzine rigolo illustrant leur tournĂ©e en automne 2014.

Comme Ă  la maison ! (Nevraska + Smutt – 24 janvier 2015, Alterlocal)

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Par une soirĂ©e bien hivernale, rien de tel que du bon noise au coin du feu pour se rĂ©chauffer. C’est justement ce que proposait ce soir l’Alterlocal. Et vu la taille du local en question, on risque pas d’avoir froid.

Enfin, toute lumiĂšre Ă©teinte, boule Ă  facettes et projo brillant de tous leurs feux, le mini local prend quand mĂȘme des airs de salle de concert et c’est Nevraska qui ouvre le bal. Ce duo basse-batterie est, ai-je entendu, tout rĂ©cent, mais dĂ©jĂ  bien en place.

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Nevraska

Math-rock bien vĂ©loce. Ca tricote des parties binaires avec des choses plus complexes. Une basse plutĂŽt claire que distordue (j’ai mĂȘme trouvĂ© qu’il y avait parfois des petites sonoritĂ©s jazz rock…), une batterie qui en met partout et trĂšs trĂšs fort comme il se doit. Bref, ça dĂ©file Ă  une vitesse que ton cerveau Ă  du mal Ă  enregistrer mais tu te laisses aller et ça va bien se passer, comme on dit par ici.

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Smutt in da pit

Avec Smutt, on change de propos (mais c’est ça qu’est bien) : punk-rock carrĂ©ment old school, puissant, entrainant, joyeux. Tout ce qu’il faut, quoi. Si Nevraska envoie le bois, Smutt met le feu!

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J’ai pensĂ© aux Dead Kennedys, Adolescents, Ramones. Il m’a semblĂ© qu’ils faisaient des reprises que j’avais l’impression de connaĂźtre par coeur sans ĂȘtre capable de mettre un nom dessus. Et mĂȘme ils enchainent les morceaux et ça c’est la classe (quoi qu’avec 2 mins le titre, il vaux mieux echaĂźner…) ! Chanteur noyĂ© dans le public, blagues, pogo, foule en dĂ©lire, petit rappel. Ca y est, j’ai plus froid.

Varsovie, perle sombre

C’Ă©tait durant une fĂȘte de la musique, Ă  Grenoble, il y a dĂ©jĂ  quelques annĂ©es. On se dit que, quand mĂȘme, on va aller y faire un tour, des fois que
 Je m’Ă©tais arrĂȘtĂ© dans un parc, devant un groupe dont le look plutĂŽt sombre jurait plutĂŽt avec l’esprit festif qui rĂšgne lors de cet Ă©vĂ©nement.

La chance de dĂ©couvrir des groupes, c’est ce qui est gĂ©nial avec les festivals, et la FĂȘte de la musique est une sorte de festival mĂȘme si on a peut-ĂȘtre un peu moins de chance d’ĂȘtre surpris qu’ailleurs – d’ĂȘtre happĂ© par quelque chose alors qu’on ne s’y attend pas. Je ne peux pas dire que je sois fan Ă  priori du style de musique que joue Varsovie, mais on s’en fout car j’ai Ă©tĂ© complĂštement hypnotisĂ© par leur set.

Varsovie joue un espĂšce de punk (c’Ă©tait ça le look dont je parlais plus haut) – maintenant on dit « post-punk » -, un peu new-wave, c’est-Ă -dire sombre, mĂ©lancolique mais Ă©galement Ă©purĂ© et qui a quelque chose de trĂšs juste et comme ciselĂ© au niveau des mĂ©lodies. Au milieu des dizaines de groupes de (reprises) rock dĂ©monstratifs et braillards qui infestent la fĂȘte de la musique, comme c’Ă©tait bon de tomber sur cette perle sombre !

DeuxiĂšmement, Varsovie chante en français. Et ça sonne, ce qui en fait donc un cas assez rarissime et mĂ©rite l’intĂ©rĂȘt.cd-1cd-2cd

Je ne me rappelle plus comment je me suis procurĂ© Neuf millimĂštres, leur CD dĂ©mo. Ce disque a produit sur moi exactement le mĂȘme effet que les concerts : un groupe dont je n’attends rien et qui s’impose. Cinq titres parfaits, taillant leur route impeccablement entre montĂ©es de fiĂšvres bruyantes et mĂ©lodies. Et surtout, surtout : rien Ă  enlever, rien. Juste la moelle, chaque idĂ©e Ă  sa place, pas un coup de grosse caisse en trop, rien. Claque.

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Je n’ai pas Ă©couté leur deuxiĂšme disque, Etat civil, sorti en 2010. J’ai repris le train avec leur deuxiĂšme vĂ©ritable album L’Heure et la trajectoire, sorti cette annĂ©e. J’aime toujours, mais ce disque a quelque chose de plus clair. La production est moins abrasive sur certains morceaux, elle arrondit un peu plus les angles. La guitare se fait plus cristalline, la basse plus ronde, et la voix mĂȘme est plus posĂ©e, perdant un peu le cĂŽtĂ© sale. D’avantage en avant, elle prend des accents rock français, noir dĂ©sirien sur Hotel Roma ou L’Heure et la trajectoire (et son break aux relents de Joy Division). En tous cas, on peut pas leur reprocher d’avoir peur du lyrisme. Bon, le sentiment d’urgence et de fiĂšvre est toujours lĂ , ça sonne toujours et, personnellement, je me laisse volontiers entraĂźnĂ© par le dance-punk gĂ©nial de SunsiarĂ© et son riff robotique. Mon morceau prĂ©fĂ©rĂ© de cet album dansant et lyrique.

PS C’est rigolo, le terme « post-punk » parce que c’est un terme inventĂ© Ă  posteriori pour qualifier une musique dĂ©jĂ  ancienne, si on peut dire, et quasiment contemporaine du punk. En gros, si les Sex Pistols sortent leur premier album Never mind the bollocks en 1977, le « post-punk » arrive un an aprĂšs, avec le premier disque de Joy division en 1978. Ou quelque chose comme ça…

http://varsovie.bandcamp.com/

http://www.thoseopposedrecords.com/

http://www.infrastition.com/index.php/en/

Festival Face J – J3 (Sathonay trio, Two Pin Din, Shopping – Cave12, 6 dĂ©c 2014)

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Retour Ă  Cave 12 pour profiter un peu d’un festival bien intĂ©ressant, qui donne envie de faire le trajet jusqu’Ă  GenĂšve tous les soirs !

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La soirĂ©e Ă  dĂ©butĂ© en douceur avec Sathonay trio. Trio donc (violoncelle, Saz, batterie), construit autour du Saz, luth d’origine turc, et des musiques orientales. Mais ce n’est qu’une base pour s’envoler vers des horizons tour Ă  tour cotonneux et planants et des montĂ©es de fiĂšvre bruitistes, nettement plus rythmĂ©s. Super concert, mĂȘme si le deuxiĂšme type de morceaux me fait nettement plus vibrer. Certains passages m’ont fait penser Ă  The Roof et le concert s’est terminĂ© sur un air d’origine grecque, qu’avait Ă©galement repris il me semble, Kletka Red.

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Ensuite, Two Pin Din. Les antĂ©cĂ©dents de ce duo de guitaristes (ex-Nomeansno et Dog faced hermans) me mettaient l’eau Ă  la bouche, mĂȘme si j’avais un peur du syndrĂŽme « les vieux punks prennent leur retraite et s’achĂštent des amplis 5 watts »… C’est bĂȘte. J’avais tort. Two Pin Din est un duo gĂ©nial, auquel il ne manque rien.

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C’est une espĂšce de punk-rock minimaliste (forcĂ©ment, deux guitares…), avec de petites Ă©vocations surf, rock n’roll ou mĂȘme un peu country. Mais il y a toujours un petit truc de travers qui vient perturber les choses. « We »re not very good at telling jokes between songs. », disent-ils au dĂ©but du set, mais c’est pas vrai. En fait, leur concert entier Ă  l’air comme une grande blague bruyante et malicieuse.

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L’utilisation des guitares est trĂšs percussive et a un petit air de famille avec The Ex. C’est gĂ©nial de voir un groupe oĂč les membres expriment Ă  ce point leur personnalitĂ©. Dans la musique, mais rien que leur apparence est frappante. Andy Kerr, ressemble au canadien typique, simple, brut de dĂ©coffrage et de bonne humeur tandis que Wilf Plum a une dĂ©gaine d’artiste excentrique, presque un peu dandy, qui reprĂ©senterait mieux le vieux continent.

Ensuite, y’a eu Shopping, trio anglais (deux filles et un gars, pas si courant) jouant une sorte de punk new-wave, oĂč on sentait Ă©galement des influences un peu reggae, ou ska. Ca m’a fait penser Ă  la pĂ©riode Sandinista des Clash. Ils Ă©taient jeunes mais super Ă  l’aise sur scĂšne et leur set dĂ©gageait vraiment quelque chose. Chouette dĂ©couverte !

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On a pas Ă©tĂ© trĂšs attentif Ă  la suite donc je ne peux pas en parler. On est mĂȘme parti avant la fin mais je suis sĂ»r que DJ Yabon a su « mettre la foule en trance dans la fĂ©licité », comme il le promettait !

Hey, on peut trouver une discographie commentée géniale de Dog faced hermans ici :  http://www.perteetfracas.org/zine/oldies/dog_faced_hermans.htm

SoirĂ©e PĂšre NoĂȘl et papillottes (And the killer is…, Happening, Lofofora – Brise-Glace, 5 dĂ©c 2014)

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C’est plus par curiositĂ© qu’autre chose que je me suis rendu Ă  ce concert, au profit du Secours populaire.

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Happening

La bonne surprise de la soirĂ©e, pour moi, c’Ă©tait Happening. Ce groupe d’Aix-les-bains, joue un espĂšce de rock – hardcore qui sonne trĂšs « actuel » et assez nouveau et Ă©tonnant pour moi qui ne suis pas du tout Ă  la page. Un peu comme le mĂ©lange (un rien contre-nature) de Shellac pour le cĂŽtĂ© lourd, tranchant, martelĂ© et Get Up Kids pour les breaks et les envolĂ©es Ă©mo. J’ai prĂ©fĂ©ré les passages lourds et dissonnants. Ca jouait serrĂ©, prĂ©cis et puissant. Bref, je crois qu’ils ont un peu mis tout le monde d’accord.

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Et puis le concert de Lofofora et leur indĂ©crottable rap-groove-core Ă©tait pas dĂ©sagrĂ©able. Ils ont vraiment leur truc, auquel ils restent fidĂšles (Ils ont commencĂ© par « L’oeuf » : moi je les avais laissĂ©s lĂ , il y a peut-ĂȘtre vingt ans, et c’Ă©tait marrant de rĂ©entendre cette chanson). Les paroles rappĂ©es de Reuno sonnent d’une maniĂšre vraiment personnelle et ils ont fait passer plein de messages positifs pendant le concert.

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Lofofora : le pÚre Noël est métalleux rasé et tatoué cette année !

Y’a eu aussi, And the killer is…, un jeune groupe qui a jouĂ© en premier (bizutage ? ;-)) TrĂšs rock.

VoilĂ , voilĂ …

Saturday night doom fever ! (Rorcal, Intercoastal, Suma – L’Ă©curie, 29 novembre 2014)

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Petite incursion en terre mĂ©tal. Ca va donc ĂȘtre bref car je ne suis pas spĂ©cialiste… Alors, c’Ă©tait une soirĂ©e mĂ©lomane axĂ©e sur le doom. Pour ceux qui ne le savent pas, le doom est un dĂ©rivĂ© du mĂ©tal caractĂ©risĂ© par trois Ă©lĂ©ments : la lourdeur, la lourdeur et la lourdeur. Bref. Y’a eu Intercoastal, des locaux je crois, c’est pas du doom. Enfin, je crois pas. Leurs morceaux incluent trop de mĂ©lodies et mĂȘme parfois un petit cĂŽtĂ© rock, ou hard-rock.

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Intercoastal

Ensuite, y’a eu Rorcal, c’est pas du tout du doom mais c’est ultra puissant, sauvage et chaotique et passablement sataniste. Y’en a que ça fait peut-ĂȘtre rire.

Bon. Ensuite, y’a eu Suma. C’en est. J’ai trouvĂ© ça intĂ©ressant. Le batteur sur le devant de la scĂšne, son torse nu s’Ă©levant haut au dessus de sa batterie pour s’abattre et venir frapper le plus fort possible, Ă  un rythme immuable, pendant plus d’une heure je pense. Une musique dĂ©composĂ©e, comme dirait mon copain JB, des squelettes de morceaux dont toute viande a Ă©tĂ© raclĂ©e, pour ne garder que quelque chose de monocorde, monosyllabique. Non, vraiment, c’Ă©tait bien. Y’a aussi un ordi et des samples, parfois un peu dub, qui allaient bien aussi. Sur tout ça, j’ai constamment eu l’impression que planait l’ombre de Neurosis (mon unique rĂ©fĂ©rence en la matiĂšre, Ă  vrai dire).

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Suma aux balances

C’Ă©tait aussi l’occasion de continuer ma dĂ©couverte des lieux genevois. L’Ecurie, c’est un bar + resto vĂ©gĂ©tarien, avec une salle parfaite. Elle fait partie de l’ilĂŽt 13, un ensemble de batĂźments avec une histoire un peu alternative. Je n’en sais pas grand chose, mais il y a apparemment des ateliers d’artistes, des logements, des locaux associatifs et institutionnels. Et de jolis grafs, aussi.

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http://gpsprod.bandcamp.com/album/intercostal-s-t-gps-031

http://rorcal.bandcamp.com/

https://sumanoise.bandcamp.com/